À la fin de sa vie, Jean Verdier reçoit chez lui une historienne qui désire son témoignage sur ses années de guerre et d’après-guerre. À douze ans, en juillet 1942, il a rejoint la Résistance à la suite d’un tragique événement qui l’a marqué à vie. Il a vécu un grand amour avec son épouse et travaillé lui aussi comme historien de la période ; ses souvenirs se mêlent au présent, et les fantômes du passé le hantent toujours. Le vieux monsieur raconte cette période avec douleur et passion. Dans son essai (Jérusalem, NB juillet-août 2013) Justine Augier donnait la parole à des Juifs et des Palestiniens sur leur ville déchirée. Dans ce roman, c’est une vie entière qu’elle raconte. Comment un jeune garçon, confronté à l’horreur et aux trahisons, devient un adulte puis un vieillard qui ne cesse de revivre son histoire, pour la transmettre. Dans ce monologue, ponctué sans cesse de retours en arrière et de courts dialogues avec sa famille et sa femme morte depuis des années, le narrateur évoque l’ambiguïté des comportements, les rêves politiques et enfin les misères de la vieillesse. Mais la narration un peu confuse et délayée atténue l’émotion. (B.T. et A.Le.)
Les idées noires
AUGIER Justine