Owen est photographe au début des années 1900 aux États-Unis. De retour d’un long reportage commandité par une association pour la défense des enfants, il raconte tout ce qu’il a vu et l’a mis en colère. Il y a en effet de quoi s’indigner : les usines sont pleines de jeunes de moins de quatorze ans. Nombreux sont estropiés. Owen, qui fut lui-même battu par un père incontrôlable, dilue son mal-être dans la boisson et les maisons closes. Mais n’est-il pas habité par le même démon que son père ? La colère permet-elle de combattre ces injustices ?
Ce livre aux très belles images est entièrement dessiné en deux tons, dans les couleurs sépia. Certains dessins en pleine page réussissent à restituer l’époque, les grands ateliers, les belles demeures, les intérieurs cossus. Le héros ne sort pas grandi de l’histoire, tant il est plus mené par sa colère et sa soif de revanche que par le sort des enfants qu’il rencontre. Les récitatifs abondent, remplis de plaidoiries édifiantes. Finalement il en une autobiographie d’un homme torturé, autocentré et mal dans sa peau. De beaux dessins pour une vie pleine de hauts et de bas. (Br.A. et H.T.)