Depuis la mort de sa mère, la princesse se réfugie dans la chaude ambiance de la cuisine et concocte de délicieux petits plats, qu’elle déguste avec gourmandise. La voyant prendre des formes rebondies, son père décide de la marier. Rebelle dans un premier temps, la princesse trouve une ruse et déclare qu’elle épousera celui qui sera capable de manger plus qu’elle. Alléchés par la somptuosité des mets, les prétendants affluent et sont vite recalés, nauséeux et même plus. Se présente alors un jeune fermier.
Manque affectif : le plaisir de manger et cuisiner tourne à la boulimie. La joie d’un banquet avec le pauvre jeune homme qui associe gourmandise et sensualité partagée : voilà qui apaise les appétits les plus compulsifs. La fête terminée, le brave garçon regagne sa ferme, non sans avoir offert à celle qu’il aime un bon pain frais. La simplicité et l’amour feront certainement perdre quelques kilos à la pétulante princesse. Les images, rebondies elles aussi, où tabliers et vaisselles à fleurs côtoient fruits et légumes, volailles et poissons, sont un régal. Le royaume est enfantin, espiègle, et la morale du conte passe plutôt bien. Quant à être suivie ! (A.-M.R.)