Anna Madrigal va avoir quatre-vingt-treize ans. Petit à petit, l’ancienne logeuse du 28, Barbary Lane à San Francisco, perd le contrôle des choses, mais son empathie reste intacte. Son entourage, Jake, l’ami transsexuel, et ses anciens locataires, se resserre autour de la vieille dame, figure emblématique des années hippies. Avant le grand départ, elle veut faire la paix avec elle-même et revient sur les lieux de son enfance dans le Nevada, quand Anna s’appelait encore Andy…. Anna Madrigal constitue le neuvième volume des chroniques de San Francisco (commencées en 1976). Dans un style toujours aussi déjanté que dans Mary Ann en automne (NB juillet-août 2011), l’auteur, par ailleurs connu pour son engagement en faveur de la cause homosexuelle, se recentre sur son héroïne « initiale ». Mais ici Liberté, Égalité, Sexualité assumée et revendiquée sont des combats du passé, et homosexualité et transgenre des thèmes presque obsolètes. C’est sans aucun tabou qu’est abordé le sujet dominant, celui de la procréation. Avec de nombreux retours en arrière et des dialogues omniprésents, d’une désinvolture avertie et branchée teintée de sensiblerie et d’émoi, cet ouvrage s’apparente à un sitcom cru et assez mélo, haut en verdeur. (A.-C.C.-M. et C.R.P.)
Anna Madrigal (Chroniques de San Francisco : épisode 8)
MAUPIN Armistead