La battue

WILSON Rohan

En Tasmanie (Australie) au dĂ©but du XIXe siĂšcle, on s’approprie les territoires des aborigĂšnes. Sous le commandement d’un colon mandatĂ© par le gouvernement, une troupe hĂ©tĂ©roclite – trois indigĂšnes noirs, quatre bagnards et un serviteur – poursuit, pour les tuer, un clan et son redoutable chef, guerrier et sorcier Ă  la fois. Cette traque se rĂ©vĂšle plus longue et plus difficile que prĂ©vu, dans une nature et un climat souvent hostiles, que connaissent bien ces hommes rudes mus par une haine farouche et le souvenir d’histoires terribles et fascinantes Ă  la fois. 

Dans ce premier roman, l’auteur australien montre l’affrontement de deux mondes. D’un cĂŽtĂ©, un peuple ancien avec ses mythes et ses traditions, qui vit en symbiose avec la nature. De l’autre, les nouveaux arrivants blancs, persuadĂ©s de leur supĂ©rioritĂ© et dĂ©terminĂ©s Ă  vaincre Ă  tout prix. Cette longue poursuite impitoyable se dĂ©roule dans des paysages dĂ©crits avec rĂ©alisme. La langue est imagĂ©e, presque rustique, avec des dialogues populaires ou en dialecte local. L’émotion l’emporte souvent devant tant de misĂšres et d’horreurs. L’emploi d’un vocabulaire et d’expressions vieillis n’empĂȘche pas de suivre avidement jusqu’au duel final – hallucinant – cette Ă©quipĂ©e tragique mĂ©connue. (B.T. et A.Le.)