Nous rêvions juste de liberté

Adolescent dans un quartier déshérité d’une petite ville, Hugo fait partie d’un groupe de mauvais garçons, rejetés et malheureux. Un jour, ils fuient le lycée et leur famille sur des motos, symboles de leur indépendance et moyens de leur liberté. Vivant de trafics et de larcins, entre bagarres et beuveries, sans autre valeur que la fidélité à leur clan, ils finissent par se fixer en installant un club de motards. Hugo reprend la route un temps, puis un drame passé les rattrape tous. Cette équipée sauvage est un magnifique roman d’aventures et un hymne à l’amitié. L’auteur (Le mystère Fulcanelli, NB janvier 2014) sait rendre la sincérité de la jeunesse, la rage de vivre de ces malaimés qui partagent tout dans cette vie qu’ils ont choisie. Le lecteur non averti apprend comment se sont formées ces bandes de routards, découvre leurs codes, leur culte de la fraternité, leur sens particulier de l’honneur, et comprend que la société qui les poursuit agit souvent conformément à leur mauvaise réputation plutôt qu’à la justice. Des descriptions brillantes des paysages et des gens, un style très efficace et un vocabulaire familier sont au service de l’émotion qui emporte tout jusqu’à une fin bouleversante. (B.T. et S.L.)