Humoriste, journaliste, ancien directeur de Charlie Hebdo, Philippe Val (Reviens Voltaire, ils sont devenus fous, NB janvier 2009) sâattaque dans cet essai polĂ©mique au sociologisme, prĂȘt-Ă -penser mĂ©diatique actuel, qui a envahi le champ de la rĂ©flexion politique, sociale et Ă©conomique. Une dĂ©rive qui conduit Ă Ă©tablir lâirresponsabilitĂ© de lâindividu « dominé», victime du « systĂšme », et Ă considĂ©rer que la culture, celle des « dominants », est un instrument de discrimination. LâĂ©galitarisme aboutit Ă un effondrement culturel et Ă la haine de la dĂ©mocratie occidentale : on comprend, voire excuse, Pol Pot ou les fanatiques terroristes islamistes. MĂȘme lâapplication de la laĂŻcitĂ© est assimilĂ©e Ă du nĂ©ocolonialisme. L’auteur affirme que la culture et la crĂ©ation individuelles, alliĂ©es Ă lâĂ©ducation, sont un instrument de libertĂ© et de progrĂšs. Iconoclaste mais un peu brouillonne, non dĂ©nuĂ©e dâhumour et bien Ă©crite, cette charge contre la paresse et le moralisme ambiants tourne parfois au rĂšglement de compte. Mais un poil Ă gratter utile Ă la rĂ©flexion, mĂȘme avec ses excĂšs. (B.T. et A.Le.)
Malaise dans l’inculture
VAL Philippe