Depuis les rassemblements fascistes des années 1920, puis à Vichy où il vit entre 1940 et 1942, Le Corbusier conçoit un urbanisme élitiste, « viril », autoritaire, pour sortir l’architecture de sa décadence et purifier la société. Eugénisme, hygiénisme, taylorisation généralisée et esthétisation de la machine sont les tenants d’une modernité dont le tracé des villes, notamment le projet du Plan Voisin qui rase une partie de Paris, est l’aboutissement. Le Corbusier écrit plusieurs ouvrages, collabore à des revues marquées à l’extrême droite tout en proposant vainement ses services à Mussolini puis à Pétain. Ce n’est pas seulement une biographie de l’architecte le plus célèbre du XXe siècle, car le journaliste Xavier de Jarcy revient sur les grands courants fascisants dont Le Corbusier était proche. Il s’attache à restituer ses idées et à reconstituer longuement son réseau de relations. Documenté et étayé de citations, cet essai dénonce l’idéologie et la vision urbanistique de Le Corbusier sur un ton souvent moral, certes justifié sur le fond politique, mais au détriment des apports qui révolutionnèrent l’histoire de l’architecture et de l’urbanisme à l’échelle mondiale. (D.D. et A.Le.)
Le Corbusier, un fascisme français
JARCY Xavier de