Ă MontrĂ©al, en 1935, les descendants Desrosiers vivent petitement et assument des emplois Ă©reintants de serveuses, concierges ou manutentionnaires. La belle âguidouneâ est devenue unijambiste, mais son parfum de gardĂ©nia subjugue Ădouard, Ă©pigone de la duchesse de Langeais. Toujours accompagnĂ© de âtricoteusesâ fantasmĂ©es, Josaphat le violoniste interprĂšte une ode Ă la pleine lune. MariĂ©es et mĂšres de famille, trois soeurs se rĂ©unissent pour des parties de cartes hebdomadaires tandis que lâune dâentre elles, soixantenaire, dĂ©couvre des plaisirs inavouables avec son gynĂ©cologue. PoĂšte inaccompli ou « mĂšre indigne »⊠les insatisfactions tentent de se dissoudre dans lâalcoolâŠÂ Dans ce huitiĂšme tome de la saga des Desrosiers (La Grande mĂȘlĂ©e, NB mai 2012), on retrouve les mĂȘmes protagonistes, mais les personnages secondaires prennent soudain la lumiĂšre. Les plus anciens ont vieilli, ont perdu leurs illusions, dissimulent leurs frustrations ou continuent Ă se bercer de rĂȘves Ă©veillĂ©s tandis que les jeunes sâaffranchissent des pesanteurs familiales et apprĂ©cient le bonheur qui sâoffre. Telles de courtes nouvelles sĂ©quençant le rĂ©cit, chaque personnage est le sujet touchant dâun chapitre, brisant un peu le lien narratif. Cependant, lâempathie dĂ©licate de lâauteur et la rĂ©jouissante langue quĂ©bĂ©coise Ă©picent les savoureux dialogues de cette chronique de âgens de peuâ. (M.R. et C.R.P.)
Survivre ! Survivre ! (La diaspora des Desrosiers ; 8)
TREMBLAY Michel