L’innocence des bourreaux

ABEL Barbara

Un junkie en manque fait irruption dans la supĂ©rette d’un quartier paisible. Arme au poing il prend en otages les clients et ordonne au caissier de tous les ligoter. L’auxiliaire de vie d’une femme en fauteuil roulant succombe Ă  une crise cardiaque. Une autre femme, perturbĂ©e, meurt Ă©touffĂ©e. Le fils d’une cliente s’empare de l’arme du braqueur et l’abat. Sa mĂšre, prĂȘte Ă  tout pour le protĂ©ger, prĂ©pare leur fuite ; elle emmĂšne la vieille invalide, va chercher Ă  l’hospice son pĂšre dĂ©ment et les entraĂźne tous dans une cavale hallucinĂ©e vers la frontiĂšre
 

Ce polar belge, plutĂŽt original et Ă©nergique, oeuvre d’une spĂ©cialiste d’intrigues axĂ©es sur des caractĂšres fĂ©minins dĂ©viants, frise la farce tragique. Les personnages ordinaires apparus Ă  l’ouverture du roman se rĂ©vĂšlent tous plus ou moins dĂ©jantĂ©s, consĂ©quence de vies chaotiques, hantĂ©s par la culpabilitĂ©, incapables d’assumer leur destin. Mais si l’idĂ©e de dĂ©part, avec la description du quotidien des otages et l’élaboration d’un huis clos, sĂ©duit, le retournement de situation est grotesque. La psychologie des divers hĂ©ros devient artificielle avec des caractĂšres fĂ©minins outrĂ©s et le roman tourne au grand guignol. (M.Bi. et B.Bo.)