La russophobie, c’est, depuis plus de mille ans, la détestation systématique d’une Russie si proche et si différente. Son attitude actuelle, qualifiée d’expansionniste, est surtout défensive face à un Occident qui cherche à s’attacher ses pays limitrophes, occultant le sort des minorités russes (Ukraine) ou le terrorisme islamique (Caucase)… Pourtant l’URSS s’est pacifiquement dissoute et retirée d’Europe de l’Est. Américains et Européens, champions de la démocratie et des libertés, veulent perpétuer leur emprise mondiale par la persuasion médiatique, la pression économique ou la force, sans être très regardants sur les méthodes des gouvernements qu’ils soutiennent. Guy Mettan, journaliste, homme politique suisse de centre-droit, fait ressortir l’attitude des Occidentaux qui au cours des siècles, suivant leurs intérêts du moment, ont fait de la Russie une alliée ou un repoussoir. Il démonte les mécanismes utilisés aujourd’hui pour forger l’image d’un Poutine incarnant le mal et convaincre l’opinion du bon droit de l’Ouest, qui oublie ses erreurs et ses turpitudes. Cet ouvrage brillant peut parfois rebuter par ses longueurs et son ton polémique, mais il est intéressant par son côté historique, sa dénonciation de la pensée unique et son pragmatisme pour essayer de vivre en paix avec un pays incontournable. (L.G. et D.A.)
Russie-Occident : une guerre de mille ans. La russophobie de Charlemagne à la crise ukrainienne
METTAN Guy