Ă Cleveland, dans les annĂ©es cinquante, Isidore travaille dur pour se sortir de son milieu dâimmigrants juifs polonais. Il rĂ©ussit Ă entrer Ă Yale et mĂȘme Ă associer son nom Ă une dĂ©couverte mĂ©dicale. Câest ce modĂšle que veut imiter son fils Leo, quâil a laissĂ© orphelin Ă trois ans. Mais sa personnalitĂ©, profondĂ©ment marquĂ©e par lâabsence du pĂšre, ne cesse de se chercher. La vie du jeune homme nâest quâune suite de tĂątonnements suivis dâautant dâĂ©checs familiaux, amoureux, professionnels dans lesquels il ne cesse de retomber.Â
Leo, le personnage central, est un looser aussi sympathique quâirritant. Brillant mais instable, il est la caricature du jeune Juif amĂ©ricain des annĂ©es soixante-dix/quatre-vingt telle que lâont popularisĂ©e la littĂ©rature et le cinĂ©ma. Avec ses mĂ©saventures, on passe du rire potache Ă lâĂ©motion, du canular Ă lâangoisse, au rythme dĂ©concertant de lâhumour juif. Mais le rĂ©cit sâenlise : mal construit, rĂ©pĂ©titif, et surtout Ă©maillĂ© de rĂ©fĂ©rences au sport ou Ă des shows tĂ©lĂ©visĂ©s inconnus du public europĂ©en, il finit par lasser. Cette deuxiĂšme tentative romanesque dâun auteur prometteur (As-tu jamais rĂȘvĂ© que tu volais ?, NB septembre 2013) est plutĂŽt dĂ©cevante. (A.Lec. et A.Be.)