Liam Mulligan couvre pour Dispatch, la gazette de Providence, les faits divers de la ville et plus généralement de Rhode Island. Bien que sur le déclin, son journal, a encore de l’audience, d’autant plus que les scandales se multiplient. Le meurtre d’un magnat des salons pornos et des enlèvements d’enfants, dont on a retrouvé les cadavres dans la nourriture donnée aux porcs d’un élevage, soulèvent l’indignation. Mulligam découvre des vidéos diffusées par un réseau de pédophilie et, surtout, des « snuff movies », séances de torture filmées… Ancien journaliste d’investigation, Bruce Desilva déplore la dégradation de la société à laquelle il a adhéré passionnément au cours de sa longue carrière. Reconverti en écrivain de polars, il accumule les outrances dans l’horreur, jusqu’à l’invraisemblance. On retient surtout son élégie déchirante sur la mort de la presse quotidienne, dont les rituels ont scandé la vie de générations de journalistes, et son regard pénétrant sur la société dissolue qu’il est amené désormais à côtoyer. L’intrigue, plaquée sur les codes faciles du roman policier classique, disparaît peu à peu, noyée au milieu de péripéties peu crédibles, voire abracadabrantes. (M.Bi. et A.Be.)
Jusqu’à l’os
DESILVA Bruce