Dans la zone de transit d’un aéroport, un jeune garçon, menotté, crie en vain pour alerter les passagers rivés à leur smartphone, cet objet qui est la cause de sa déchéance. Dans les bas quartiers de Valenciennes, un homme se persuade qu’il est le fils non reconnu d’un notable de la ville. Sur le port de la Canebière, sous l’occupation allemande, un gang profite de la situation pour dépouiller les réfugiés… Onze longues nouvelles sont regroupées dans ce gros recueil ; rééditées, certaines ont plus de vingt ans. Didier Daeninckx (Le banquet des affamés, NB juin 2012) s’inspire de faits divers pour alimenter ses scénarios ou ressusciter le passé. Il sait animer les lieux qui lui sont chers : la Nouvelle-Calédonie, Aubervilliers ou les zones portuaires. Il célèbre avec nostalgie le « vieux » monde : trains, bagnoles ou quartiers. La critique sociale et politique est sous-jacente et il milite pour plus d’humanité. S’insurgeant contre les injustices et les inégalités, il cherche à redonner à chacun une place juste et fraternelle. Si le ton est vif, percutant, l’écriture, souvent trop dense, parfois inutilement précise, rend parfois la lecture fastidieuse. (M.-A.B. et A.-M.D.)
Novellas
DAENINCKX Didier