Et ne reste que des cendres

BAYDAR Oya

Fille de modestes instituteurs stambouliotes, Ă©levĂ©e chez les soeurs françaises, ÜlkĂŒ rencontre celui qui deviendra le grand amour de sa vie, le jeune et riche Arin promis Ă  un bel avenir de diplomate. ParallĂšlement, elle s’engage dans des mouvements estudiantins communistes. ArrĂȘtĂ©e en 1971, elle est torturĂ©e, libĂ©rĂ©e, accouche d’un garçon et Ă©pouse un camarade militant avec lequel elle s’exile aprĂšs le putsch militaire de 1980, laissant son fils Ă  Istanbul oĂč il est assassinĂ© en 1992. Puis, journaliste Ă  Paris, elle revoit Arin le temps d’un dĂźner. Il est Ă  son tour victime d’un attentat mortel
 Ce gros roman, dont la grande part donnĂ©e Ă  l’intensitĂ© des sentiments n’est pas sans rappeler Orhan Pamuk, est l’oeuvre d’une romanciĂšre connue dans son pays par son talent et son engagement politique. Sur fond d’histoire trouble de la Turquie, alors que les vieux dĂ©mons militaristes et policiers suscitent une opposition clandestine vouĂ©e Ă  l’échec, la belle figure indomptable et flamboyante d’ÜlkĂŒ rayonne comme un phare. ProcĂ©dant par de nombreux retours en arriĂšre qui mĂ©langent habilement les Ă©poques, l’auteur associe avec maestria la vie sentimentale d’une femme et le panorama politique turc pendant la seconde partie du XXe siĂšcle. (L.K. et A.Be.)