La variante chilienne

Pascal, professeur, emmène Margaux, la fille d’un collègue, en vacances dans un village perdu de la vallée de Chantebrie. La jeune fille a besoin de s’éloigner d’une atmosphère familiale pesante et tous deux ont la passion des livres. Ils rencontrent Florin qui, suite à un accident, ne peut plus mémoriser les événements de sa vie ; alors il associe ses souvenirs à des cailloux qu’il entasse dans des jarres pour se les raconter quand il le souhaite. Il va leur narrer d’incroyables histoires, au fil desquelles une amitié va se tisser. Ce deuxième roman de Pierre Raufast (La fractale des raviolis, NB janvier 2015) se lit avec plaisir. L’auteur promène son lecteur dans la conversation des deux amis. Dans le même temps il le fait réfléchir à l’importance de la mémoire dans une vie. Les personnages, accessoires réceptacles ou supports palots d’une tapisserie d’histoires insolites, sont peu crédibles particulièrement lorsque le conteur donne au partage des accents de parabole. La trame du récit est légère ; elle est un prétexte à un florilège d’imagination et d’humour. Et si nos souvenirs, sous la forme d’un caillou et non d’une page de journal intime, ne pouvaient jamais être lus que par nous ? (J.T. et C.R.P.)