Blonde a découvert le secret de ses origines dans le Nord (La malédiction de Boules d’or, NB octobre 2013). Avec Gaspard, elle habite l’île sans nom où elle a trouvé le remède à ses terribles accès de rage. La robinsonnade vire au cauchemar quand accoste un navire chargé de Bersekers réduits en esclavage : les hommes-ours de la race de Blonde. Une fuite éperdue mène les jeunes gens à Copenhague. Devenus Kay et Gerda, ils rencontrent Andersen qui leur raconte une légende transmise par sa grand-mère. Gaspard/Kay est enlevé par un traîneau surgi de nulle part. Blonde/Gerda regagne la France pour chercher de l’aide. Le récit vibre au rythme du conte et de l’Histoire. Le mythe du Grand Hiver et de la Mort se mêle à une relecture étonnante de la retraite de Russie à laquelle des combattants surhumains ont pris part. Les lettres de Blonde à Andersen inspirent à leur tour l’écrivain. Chaque détail du conte reprend vie dans un Paris de 1833 qui fait écho à La Comédie humaine et aux Misérables. Des bourgeois enrichis, nostalgiques de l’Empire, côtoient les femmes de la prison St Lazare et les artistes en quête de création et d’Italie, comme Andersen. Une écriture envoûtante renouvelle l’exploit de bâtir un thriller sur la relecture d’un conte. Une mise en abîme passionnante. (R.F.)
La Prophétie de la Reine des Neiges (Animale ; 2)
DIXEN Victor