Bouffon

Dans une oubliette du château du Comte vit une recluse, oubliée de tous sauf des pires gredins et du gardien du lieu, ravis de ses « services ». Un jour, elle accouche d’un marmot immédiatement jeté en pâture à une immense chienne. Contre toute attente, celle-ci adopte le bébé et l’élève. Le visage du nouveau-né est difforme et plus il grandit, plus il devient laid. Découvert par le comte, il devient « l’animal de compagnie » de sa fille, jusqu’à ce qu’elle meure. Glaviot, c’est ainsi que tous l’ont appelé, ose un baiser sur les lèvres de la dépouille. Miracle, elle revit ! Le voilà alors réanimant toute femme décédée en âge de procréer. Mais saura-t-il gagner le coeur de l’une d’entre elles ?

Dès les premières pages, on nage dans l’horreur et pourtant on rit de bon coeur, séduit par le ton de la narration qui, avec légèreté, manie un subtil humour noir. Ce récit moyenâgeux prend à revers  tous les codes du genre en se gaussant des contes du type La Belle et la Bête. Les dessins raffinés et expressifs sont accompagnés d’une écriture inventive et drôle rendant supportable ce thème scabreux autour d’un être handicapé. Un bon moment. (Y.H. et E.B.)