Les promesses

Sandro, fils unique, descendant d’une riche famille italienne et fils d’une mère française d’origine modeste, vit, à dix ans, la mort de son père comme une culpabilité personnelle. Il se construit auprès d’une mère ambivalente et d’un grand-père paternel suffisant et rigide. Un temps hostile au milieu aristocratique toscan, il se marie, devient père de famille et courtier pour bibliophiles. Il découvre brusquement l’amour fou et réciproque, mais, englué dans ses routines, ne parvient pas à opérer la rupture nécessaire. Après Rompre le charme (NB octobre 2012), Amanda Sthers se met dans la peau d’un homme malléable, hésitant, veule, partagé entre deux cultures, des fidélités sensuelles et un désir de jouer le rôle qu’on lui avait promis. Ce personnage attachant, écartelé dans des alternatives et des dilemmes, renvoie à des interrogations éternelles : les choix effectués et assumés ne sont-ils pas souvent des pis-aller circonstanciels ? L’ouvrage prête à la nostalgie de tous ces possibles écartés avec regret. Écrit d’une plume efficace et raffinée, il laisse un sentiment un peu amer  : que de gâchis au cours de l’existence… (B.V. et C.R.P.)