L’ancestrale guerre des mages fait des dégats collatéraux aux alentours du village de la vallée. Pointilleux sur les traditions, ancestrales elles aussi, Pistolin, droit dans ses bottes, mène ses cornebiques à l’alpage. C’est qu’il a son fameux fromage à fabriquer ! Las, le troupeau est exterminé : ne reste plus que Pistolin et Myrtille la rescapée. Devant son village ruiné, Pistolin, fait le présompteux serment d’exterminer à son tour ces mages maléfiques en commençant par un petit exemplaire histoire de se faire la main. Sans doute que s’il avait su, il ne serait pas venu.
Dans son décor “rustico moyenageux”, l’affaire peut paraître prometteuse! Même si quelques vignettes traînent en longueur et peinent à rendre le mouvement, l’histoire, malgré tout, se déroule, servie par de bonnes trouvailles et un langage parlé d’aujourd’hui qui joue le contraste et fait rire. Myrtille est parfaite dans son rôle de trouillarde soudain investie de pouvoirs inattendus mais efficaces. On peut regretter que le dessin, désavouant l’enluminure de couverture, opte pour une forme de vulgarité des visages inappropriée. Ainsi l’ex-fée vieillissante qui se veut truculente en est-elle l’exemple: trop forcés les traits et les postures! La rural- fantasy (nouveauté du jour) va-t-elle captiver les amateurs d’heroic fantasy ? (M.-F.L.-G.)