Après Tony Duvert, l’enfant silencieux, publié en 2010, Gilles Sebhan (Salamandre, NB février 2014) complète ses recherches sur cet auteur sulfureux et corrige certaines de ses erreurs. Témoignages, photos, lettres, articles de ses amis (écrivains, journalistes, éditeurs – en particulier Jérôme Lindon) et de son frère aîné Alain, ou encore extraits de ses livres font surgir un personnage torturé par son homosexualité et surtout sa pédophilie. Son oeuvre littéraire abondante a marqué les années soixante-dix, en particulier Paysage de fantaisie, prix Médicis en 1973. Il a tenu ensuite une chronique virulente dans la revue le Gai Pied. Puis au début des années quatre-vingt, la pédophilie devient un « crime »… Tony Duvert a un grand projet de roman autobiographique qui n’aboutit pas. Retiré de toute vie sociale, il meurt en 2008 dans un dénuement total. Portrait intéressant d’un écrivain ultra sensible, en guerre contre la bien-pensance de droite ou de gauche, déchiré par son inaptitude à vivre dans le monde contemporain. (A.M. et M.-C.A.)
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SEBHAN Gilles