Années 1970-1980 : dans une Lorraine alors riche de son industrie sidérurgique, une famille apparemment normale aux yeux de l’entourage. Pourtant la réalité est tout autre : le père extrêmement tyrannique et violent, terrorise sa femme et ses deux fils, régentant entièrement leur vie quotidienne. Policier, il les menace même de ses armes. La mère, issue de l’immigration italienne, bien que diplômée, est soumise et résignée. Le décès précoce du père les libère de ce joug. Écrit à la première personne, ce premier roman d’un journaliste quadragénaire, très largement autobiographique, sonne comme un exutoire et raconte une jeunesse profondément marquée par un père psychopathe. Seul à oser lui tenir tête, l’aîné décrit par le menu toutes les tracasseries mesquines et les vexations infligées par ce mari et géniteur indigne, habile à dissimuler en public. Sous le style simple, plutôt alerte, perce la rage d’échapper à cette empreinte indélébile. En toile de fond, le mode de vie des années soixante-dix marqué par le prestige de l’automobile, le développement des loisirs, l’essor de la consommation, mais aussi l’abandon des usines qui signe le déclin de la région et la fin du monde ouvrier. (J.D. et M.-N.P.)
Comment j’ai tué mon père
VION Frédéric