1991. Pittsburgh, Pennsylvanie. Lors de la journée Portes ouvertes, le lycée St Michael est le théâtre d’une scène peu banale : juché sur le toit, un élève précipite dans le vide les statues des corniches. Ainsi commence le feuilleton terrifiant de la vie à l’intérieur d’un établissement dont la décrépitude a entamé la réputation. Chaque nouvel élève doit s’attendre à être la cible des plus anciens, le bizutage est admis, le corps professoral laisse faire et sauve les apparences. Il n’y a aucune limite à la méchanceté et à la brutalité. La riposte ne peut être que d’un autre ordre… Qu’a voulu dire l’auteur dans ce premier roman ? Les excès d’une jeunesse en mal de reconnaissance ? Le comportement consternant d’adultes dépassés ? Le sujet ne manque pas d’intérêt, certes, mais ici son traitement se veut « clinique ». C’est une peinture, au premier degré, sans aucune mise en perspective, d’un phénomène aussi décrié que scandaleux : le bizutage. L’auteur veut restituer une réalité et la faire vivre de l’intérieur à travers trois personnages principaux qui illustrent trois types de réactions. Un schéma si démonstratif qu’il entraîne platitude et répétition. Au pire le lecteur devient voyeur. Au mieux il s’ennuie. (M.-A.B. et A.-M.D.)
Brutes
BREZNICAN Anthony