Dans une petite ville japonaise, à la fin du XVIIIe siècle, Kaé épouse par procuration Umpei, étudiant en médecine à Kyoto. Elle vit trois années heureuses dans sa belle-famille avant l’arrivée de son mari. Sa ravissante et charmante belle-mère devient alors un monstre de jalousie. Le jeune médecin, dans une belle indifférence, se passionne uniquement pour sa recherche sur un anesthésiant composé de plantes. Après l’avoir testé sur des animaux, il lui faut un cobaye humain. Les deux femmes se proposent, espérant chacune prendre la première place dans son coeur. Dans ce roman, inspiré de faits réels, déjà paru en France en 1981, Sawako Ariyoshi (1931-1984) rapproche deux familles provinciales. L’une est honorable et aisée, pour l’autre, la vie est plus dure. L’auteur souligne avec à-propos comment, dans chacune, la vie sentimentale est étouffée. La perfidie de la belle-mère reste enfouie sous le poids de conventions et de relations factices. Une peinture de moeurs empreinte de romanesque, à l’écriture assez lisse et classique. (V.M. et L.G.)
Kaé ou les deux rivales
ARIYOSHI Sawako