Victime dâune fatwa en 2006 pour un article polĂ©mique sur lâislam, Robert Redeker, professeur de philosophie, livre une rĂ©flexion sur la vieillesse dont il fait lâĂ©loge, Ă contre-courant de lâesprit actuel. Il dĂ©plore la perte des valeurs et dĂ©nonce la gĂ©nĂ©ration de 68 qui sâest fixĂ©e pour objectif de rester jeune jusquâau tombeau. La vieillesse fait horreur : il faut lâocculter dans les maisons de retraite, en retarder lâĂ©chĂ©ance par le Botox, le Viagra, les produits anti-Ăąge⊠Le jeunisme et aussi le consumĂ©risme figent lâĂȘtre humain au meilleur de sa forme physique et pourquoi pas pour lâĂ©ternitĂ© ? Pourtant, la proportion croissante des « seniors » (lĂąche euphĂ©misme) qui dĂ©tient les pouvoirs (gĂ©rontocratie) engendre un rejet qui, selon Robert Redeker, risque fort dâaboutir Ă un « gĂ©rontocide » lĂ©gal, dont les dĂ©bats actuels sur lâeuthanasie donnent un avant-goĂ»t. Multipliant les rĂ©fĂ©rences littĂ©raires et philosophiques, savourant la controverse, lâauteur revendique un pessimisme sans doute excessif, mais ses analyses percutantes et parfois iconoclastes suscitent lâintĂ©rĂȘt. (P.S. et M.Bo.)
Bienheureuse vieillesse
REDEKER Robert