La Belle et le fuseau

À la veille de son mariage, une jeune reine quitte son palais pour aller délivrer, aux confins du royaume, une princesse endormie. Une cotte de maille, une épée, un cheval, la voici métamorphosée en jeune guerrière, prête pour l’aventure. Accompagnée de ses nains, elle s’enfonce dans la forêt dont elle va déjouer les sortilèges. Neil Gaiman revisite et superpose deux contes du patrimoine : La Belle au bois dormant et Blanche Neige ne sont pas loin dans ce récit qui déjoue les stéréotypes ; les « innocentes victimes » le sont bien moins que jadis ; le destin conjugal et familial des héroïnes fait place à plus de liberté ! Mais les personnages manquent un peu d’épaisseur dans un texte trop court pour leur en offrir. Le récit, linéaire, ne réserve pas plus de surprises que ses prédécesseurs. En revanche les illustrations, dans la veine préraphaélite, sont d’une extraordinaire finesse : d’un trait fin à l’encre noire, rehaussé d’un cadre doré, elles donnent aux êtres et aux lieux la magie qui manque à l’écriture. (C.B.)