1963. Bertie, onze ans, est envoyĂ©e dans un pensionnat religieux. Les « petites-mĂšres », Ă©lĂšves de terminale, sont chargĂ©es de mettre au courant les nouvelles. On sâadresse Ă la directrice en lâappelant Ma-ChĂšre-Soeur mais on la surnomme La Colonelle. Silence pendant les repas, messes et confessions obligatoires, grands dortoirs, interdiction de se lever la nuit : la discipline sĂ©vĂšre nâempĂȘche pas de sâamuser. Bertie se fait des amies, surtout Jaja, affabulatrice dĂ©chaĂźnĂ©e. Les annĂ©es passent vite, quasi hors du monde. Soudain la Colonelle dĂ©missionne : un vent de libertĂ© souffle sur lâinternat (la tĂ©lĂ©vision, les religieuses quasiment en civil !) bientĂŽt renforcĂ© par mai 68. Françoise Moreau (Le petit Français, NB janvier 2014) est nĂ©e la mĂȘme annĂ©e que son hĂ©roĂŻne et ces annĂ©es lycĂ©e dans une pension trĂšs stricte, devenue ensuite de plus en plus libĂ©rale, presque laxiste, sentent le vĂ©cu. Elle critique les deux excĂšs en se moquant plus ou moins gentiment des soeurs, dont certaines peuvent se montrer odieuses. Un style alerte, parfois recherchĂ©, jamais monotone ni rĂ©pĂ©titif, crĂ©e une ambiance souvent lĂ©gĂšre et primesautiĂšre, au rythme des chansons des sixties, mais des drames peuvent surgir⊠Un court moment de lecture vif et sympathique avec cette chronique sans vĂ©ritable intrigue. (V.A. et M.-C.A.)
Vinyle, face B
MOREAU Françoise