Le jeune narrateur fait voler son cerf-volant, heureux, jusqu’au moment où les attaches se brisent. Le cerf-volant s’éloigne et il lui court après, oubliant toute prudence, jusqu’au lac Clameur. Ce lac est hanté par une jeune fille aux très longs cheveux blancs, dissimulée dans le brouillard. Elle lui apprend qu’elle en est prisonnière. Seul son propre souffle pourrait l’en libérer mais il est lui aussi prisonnier d’un coquillage, au fin fond de l’océan. Le narrateur n’a plus le choix, il doit plonger pour lui rendre sa liberté. David Sala, illustrateur envoûtant et puissant, et Guillaume Guéraud, écrivain incisif et talentueux : le résultat sort forcément des sentiers battus. Ce conte fantastique ne laisse pas indifférent. Les illustrations sont totalement immersives grâce à leur irréalisme onirique. Le texte est à la fois très concret (avec des retranscriptions précises de faits) et imagé (avec des descriptions fabuleusement improbables). On peut regretter l’absence de réelle fin : si l’intrigue est résolue, la dernière page ne conclut pas l’histoire. Il manque cet élément pour faire de l’album un chef-d’oeuvre. (L.-L.D.)
La prisonnière du brouillard
GUÉRAUD Guillaume, SALA David