La couleur de l’eau

HUDSON Kerry

Hackney, banlieue de Londres. Alena, jeune Russe enlevĂ©e par un rĂ©seau de prostitution, n’a sur elle qu’une petite robe jaune et des tongs fatiguĂ©es. Dave, le jeune vigile dans son costume de polyester, la surprend Ă  voler de jolies chaussures argentĂ©es. Ne pas appeler la police et la laisser partir ? Sa dĂ©cision change dĂ©finitivement leur destin. Dans le silence consensuel, ces deux paumĂ©s en exil dans la vie comme dans la citĂ© vont lier leur sort par un amour complexe et tendre. Juste l’affection entre deux ĂȘtres que rien ne prĂ©disposait Ă  une rencontre amoureuse. Kerry Hudson, dont la narration puissante raconte ce quartier de Londres multiculturel, vit loin du faste des hauts sites touristiques. Si la littĂ©rature abonde d’histoires d’amour, rarement elle s’est aventurĂ©e dans de tels lieux, avec de tels personnages. Par d’incessants flash-back, l’auteur entrelace leurs histoires passĂ©es Ă  leur amour commun sur fond gris et triste. Sans pathos ni misĂ©rabilisme, d’une plume vivante et alerte, la rĂ©alitĂ© des rĂ©seaux de prostitution des pays de l’Est, des fins de mois difficiles et de l’alcool pas trop cher pour remplir l’estomac vide, trame le dĂ©cor. Conte moderne d’un amour inattendu dans un monde cruel. (E.A. et S.L.)