Juste avant Noël, Camille, seize ans, meurt brutalement après quatre jours de souffrances inouïes, sous-estimées par le corps médical et les urgentistes. Outre le calvaire d’assister impuissants à l’agonie de leur enfant, les parents repartent sans aide aucune. Contacter les pompes funèbres, prévenir camarades, amis et famille, organiser les obsèques en pleine période festive est difficile. Ils font face tandis que chez eux tout leur rappelle leur fille disparue. La seule façon de pallier l’immense chagrin maternel est de noter sentiments, souvenirs de complicité, fous rires ou disputes, pour la garder vivante, endiguer les pensées négatives. « Écrire pour rester debout », voilà l’antidote aux cauchemars, à une irrépressible envie de hurler. Authentique témoignage d’amour et de résistance à l’inacceptable d’une comédienne admirable de pudeur et de sincérité, ce récit ne peut que bouleverser. Deux niveaux d’écriture dans cette catharsis par les mots, les pages rédigées à chaud et la rédaction ultérieure du supplice enduré. Car loin d’en vouloir aux médecins négligents, au défaut d’accompagnement, Sophie Daull fait preuve d’humanité et même d’humour, apprécie l’amitié, dépeint une adolescente solaire et lumineuse. Un cri du coeur spontané, exprimé dans un style imagé et familier qui le rend palpable. Un vécu décrit sans pathos ni rancoeur. Incontournable. (S.La. et C.G.)
Camille, mon envolée
DAULL Sophie