Carte de presse : j’ai vu la fin des paysans

Le paysan d’autrefois est devenu peu à peu un agriculteur technicien et chimiste. La raison ? L’Europe et la mondialisation des échanges agricoles et… financiers. C’est la rançon inévitable de la crainte de la faim dans le monde. Diverses conséquences en découlent : surproduction, pour le lait en particulier ; implantation des élevages de porc à proximité des zones maritimes d’où provient leur alimentation en manioc, en résidus de maïs ; importation américaine de soja, trop coûteux en Europe ; disparition des bergers… entre autres changements. Cependant au cours des années quatre-vingt-dix, un futur se dessine. Une évolution favorable pourrait-elle se confirmer ? Éric Fottorino, journaliste reporter, rédacteur en chef du Monde puis écrivain (Chevrotine, NB octobre 2014), reprend ici des chroniques écrites entre 1987 et 1999. Le discours est parfois technique et la chronologie un peu difficile à suivre. Pourtant l’auteur soulève de manière intéressante les questions toujours en suspens sur l’avenir de la ruralité, la désertification des campagnes, l’écologie, les OGM, les aléas climatiques. Il faut choisir entre une agriculture économique et financière ou la préservation d’une France verte. Ce constat instructif est illustré de belles photos en noir et blanc de Raymond Depardon. (E.G. et F.G.)