Le noir : éclats d’une non-couleur

Variations sur le thème du noir : l’absence de lumière, le désespoir, le charbon, l’impureté, la littérature, la chanson (« Noir, c’est noir »), la peinture de Soulages, le racisme, le tableau scolaire, l’écriture, les chemises, les soutanes, les drapeaux, les idées, le deuil, l’humour, le trou, le nihilisme, l’anarchie, le satanisme… Pour dire ce qu’est le noir et ce qu’il n’est pas, tout y passe, des souvenirs d’enfance à la dialectique sans oublier les expressions courantes et les jeux de mots plus ou moins douteux. Dans un petit opus d’une centaine de pages, le philosophe Alain Badiou (Éloge de l’amour, NB février 2010), réfutant la noirceur abusive du noir, présente le noir dans tous ses éclats et l’illumine de tous ses sens, de tous ses contraires. Sous l’égide de grands penseurs, il effleure de nombreux domaines : musique et biologie, sexualité et politique… On est séduit par le style limpide, pétillant, poétique jusqu’à la préciosité qui parfois cède la place à un jargon obscur. Les problématiques autour du noir, intéressantes malgré quelques banalités, se succèdent, vite détrônées par le chapitre suivant, transformant l’essai en catalogue. Le philosophe nous a-t-il permis d’éclaircir nos ténèbres ? (D.D. et M.Bo.)