Dans la première variante, le loup a beau souffler – avec succès- sur toutes les maisons du village, elles sont toutes vides. Les cochons ont déménagé dans un superbe building, pour lequel il ne lui reste guère d’énergie… ce soir encore, ce sera haricots en boîte. Dans la deuxième, Jean-Loup, loup très gentil, aimerait sympathiser avec ses voisins cochons, mais ceux-ci ont vraiment des caractères de … cochon. Et quand il tente de les prévenir du danger, le soir de la tempête, sa prévenance se retourne contre lui. Troisième version, le loup arrive dans une ville peuplée de cochons, où personne n’a peur de lui. De quoi faire un festin, jusqu’à ce qu’il en avale un qui porte une clochette. Pauvre loup ! Toujours victime, quelles que soient ses intentions ! Ces variantes amusantes, souvent surprenantes du conte fonctionnent bien, notamment grâce à un dessin expressif qui ne craint pas de s’en donner à coeur joie dans la caricature, le décalage et le détournement. Chaque histoire se distingue par une dominante de couleur particulière (entre le rose, le jaune et le vert) ; on progresse dans l’urbanisation, passant de la campagne (presque) traditionnelle à la grande ville, via une simili banlieue. C’est un régal d’observer tous les détails drôles. Une postface destinée aux adultes suggère une utilisation pédagogique de l’album. (M.D.)
Les Trois petits cochons (Il était 3 fois)
CALI Davide, GARRIGUE Roland