Le blasphème, injure, blessure, a longtemps représenté un danger en politique, comme germe de subversion. Pourtant cette notion semblait, en France, avoir perdu sa charge explosive, à partir de la Déclaration des Droits de l’Homme, du Code Civil révolutionnaire de 1791 qui séparait Religion et Droit, puis lorsque la 3ème République a séparé l’Eglise et l’Etat par la loi de 1905. Après l’historique de la jurisprudence, J. de Saint-Victor (Les antipolitiques, NB sept 2014) analyse les étapes de l’établissement de la laïcité de Napoléon à J. Ferry, puis revient sur les récents attentats, nous mettant en garde contre des pièges, crispation, rigidité ou retour à l’interdit. Etude sérieuse et très aboutie sur la liberté d’expression, partant des recherches les plus récentes de nombreux historiens, chercheurs, sociologues, ce texte pose les questions fondamentales sur les règles à ne pas dépasser en matière de provocation. Les réactions les plus récentes d’intellectuels intervenus dans les médias, citées brièvement, souvent paradoxales, appellent à la prudence ou à la modération. (P.S. et M.Bi.)
Blasphème : brève histoire d’un « crime imaginaire »
SAINT VICTOR Jacques de