Peau-en-poil

GALAN Alain

Jadis, au collĂšge, il a fait promettre Ă  son ami de conserver ses animaux naturalisĂ©s s’il dĂ©cĂ©dait le premier. Il est mort et l’ami revient dans leur Brenne natale, se remĂ©more le passĂ©. Enfant taiseux, Lucas a trouvĂ© une loquacitĂ© normale grĂące Ă  une familiaritĂ© inattendue avec un geai. Adolescent, sa passion animaliĂšre le conduit Ă  la taxidermie dont un vieux rebouteux lui enseigne les minutieuses techniques. Plus tard, il devient un peintre animalier reconnu. Et toujours, une question l’obsĂšde : que devient la vie aprĂšs la mort ? En reste-t-il des traces dans ces animaux reconstituĂ©s qu’il croit entendre parler ?  Le style chĂątiĂ© du narrateur-auteur, presque surannĂ©, soucieux du terme exact, dĂ©taille le vocabulaire de la vie rurale, de la taxidermie, prĂ©cise la gĂ©ographie, dĂ©crit les subtilitĂ©s du dessin au crayon
 Alain Galan (À bois perdu, NB janvier 2014), provincial et journaliste prolifique, sait ressusciter avec la mĂ©moire de son ami les mĂ©tamorphoses des paysages imprĂ©gnĂ©s d’eau qui ont nourri leur enfance, les riviĂšres, forĂȘts, taillis abritant le mystĂšre des vies animales, pourtant si proches de la nĂŽtre. La question essentielle, posĂ©e et reposĂ©e sans angoisse ni grandiloquence, reste sans rĂ©ponse et se fond dans la nature, impassible et pĂ©renne. (M.Ba. et M.W.)