Le procĂšs dâAdolf Eichman, enlevĂ© en Argentine et emprisonnĂ© en IsraĂ«l, sâouvre Ă JĂ©rusalem le 11 avril 1961. Il a Ă©tĂ© prĂ©parĂ© et organisĂ© pour tĂ©moigner du dĂ©veloppement et de la mise en oeuvre de « la solution finale » et pour crĂ©er un Ă©vĂ©nement mĂ©diatique international. Il a fait lâobjet, Ă lâĂ©poque, de nombreux ouvrages et articles tant de journaliste que de commentateur radio qui en ont fait « un lieu de mĂ©moire ». S’appuyant sur ces documents, une Ă©quipe de psychosociologues montre Ă travers cet ouvrage la fabrication de lâimage de lâĂ©vĂ©nement Ă partir des nouvelles technologies mĂ©diatiques, lâimpact quâil a eu en RDA et RFA, etc. Partant de la thĂ©orie Ă©laborĂ©e par Hannah Arendt sur la « banalisation du mal », le procĂšs d’Eichman force le public, Ă travers les tĂ©moignages oraux et visuels, Ă sâapproprier la rĂ©alitĂ© du vĂ©cu des survivants. Le choix de prĂ©senter une analyse scientifique collective sur le thĂšme de la reconstruction de la rĂ©alitĂ© par le rĂ©cit et lâimage rend lâensemble difficile Ă lire pour les non-spĂ©cialistes mais malgrĂ© tout trĂšs intĂ©ressant. (B.V.)