Oddin, divorcé, vit à Reykjavík avec sa fille de onze ans, très perturbée par la mort de sa mère. Fonctionnaire, il est chargé d’un rapport sur le fonctionnement de Krokùr, un foyer éducatif pour adolescents à problèmes. Deux garçons y sont morts dans les années soixante-dix. Les documents d’archives, les entretiens avec les témoins survivants, sont troublants. Parallèlement, quarante ans en arrière, on suit le vécu d’une jeune employée du centre en 1974. Les secrets de Krokùr, se révèlent peu à peu. Le passé et le présent vont se rejoindre. On ne mesure pas toujours où peut conduire la recherche de la vérité…
C’est le quatrième roman traduit en français de Yrsa Sigurðardóttir (Bien mal acquis, NB décembre 2013). Dans le rude et austère décor islandais, les nombreux personnages aux patronymes similaires sont bien campés dans leurs rôles respectifs. Dans une ambiance glaçante où les traces du surnaturel des croyances des temps anciens cohabitent parfois avec les réalités peu reluisantes du monde moderne, ils semblent écrasés par une oppressante fatalité qui les conduit à des issues dramatiques. L’auteure, critique de la société qui l’entoure et observatrice désabusée des comportements humains, ne laisse guère de place à l’espérance. (D.A. et C.M.)