Dans les landes perdues de l’Aubrac, Antoine, égaré dans le brouillard, demande l’hospitalité au propriétaire d’une vaste et sinistre ferme fortifiée. Il subit l’accueil glacial de Baptiste. C’est l’anniversaire du jour où ce dernier a assassiné l’amant de sa femme et l’a fait manger par ses chiens. Comme tous les ans, le fantôme de Bayac doit venir le tourmenter. Aujourd’hui, Baptiste a sorti son fusil… Cependant, Antoine affronte sans déplaisir les assauts de Mélodie, fruit de l’adultère et nymphomane comme l’était sa mère. Lorsque Mélodie sort, se noue le drame que le petit jour révélera dans toute son horreur. L’idée tient en quelques lignes dans un conte de Maupassant dont l’action se situe dans le nord-est de la France. Sa transposition dans un monde contemporain, l’ajout d’un arrière-plan sentimental et de quelques scènes érotiques étoffe un peu un scénario qui continue à tenir en peu de mots. Tout est dans l’image. Torturée et superbement évocatrice, elle peut aussi bien être réaliste que mettre en scène des personnages hallucinés ou des monstres ravageurs. Très maîtrisé, souple et acéré, le trait est rehaussé de teintes glauques, bien en rapport avec le sujet. (P.P. et A.D.)
Les tourbières noires
BEC Christophe