Un matin, Catherine, trente-cinq ans, prend son sac à dos et quitte tout : son mari, son domicile, son travail de scénariste, sa mère, et le souvenir lancinant du suicide de sa soeur adoptive. Habitant à Manhattan, elle prend un aller simple pour la Nouvelle-Zélande, puis se dirige en stop vers l’adresse donnée jadis par une vague relation, un écrivain-fermier. Pourra-t-elle se refaire une vie, alors qu’elle s’est dépouillée de tout désir ou ambition ? Déstabilisée, elle se cherche au cours de cette longue errance qui prendra fin, un an plus tard, avec une hospitalisation d’urgence. Écrit à la première personne, ce premier roman de Catherine Lacey raconte le dur apprentissage de la « route », avec ses solidarités de hasard, pour une jeune femme qui croyait avoir trouvé son équilibre dans une vie conjugale apparemment normale. Cadre à peine suggéré, la terre étrangère parcourue abrite la fuite en avant, la quête identitaire presque hébétée de la narratrice, qui piétine intérieurement et frôle le suicide. On est embarqué comme malgré soi dans ce livre inconfortable et incertain, mais traversé de traits d’écriture d’une sensibilité parfois déchirante. (B.V. et A.Le.)
Personne ne disparaît
LACEY Catherine