Dans un quartier populaire de Buenos Aires, un garçon de sept ans vit une relation fusionnelle avec sa mère, Une très belle jeune femme, à l’époque de la dictature des années soixante-dix. La mère se montre avec son fils tour à tour affectueuse et distante. Elle multiplie les absences inexpliquées et soudaines, le laissant à la garde d’une voisine excentrique, ancienne chanteuse de tango, leur seule amie. Les livres et les voyages imaginaires s’inspirant d’une collection de cartes postales, leurs promenades au parc enchantent cependant le quotidien de la mère et de l’enfant. Dans ce premier roman, l’Argentin Julián López réussit, dans une langue souvent poétique, à traduire l’admiration éperdue d’un petit garçon pour sa mère, un idéal féminin qui le marquera à jamais. À travers le regard naïf de l’enfant, témoin d’appels téléphoniques mystérieux, d’alertes à la bombe, de passages de convois militaires et de patrouilles de police, on sent le poids de la menace permanente que le régime exerce sur la population. Le récit tout en nuances n’aborde pas frontalement ces années de répression mais plutôt la difficulté de se construire dans ce contexte. Ce livre est un mausolée édifié pour garder le souvenir d’une mère disparue, follement aimée, et d’un bonheur à jamais enfui. (S.D. et M.S.-A.)
Une très belle jeune femme
LÓPEZ Julián