Devant une mare bleue, un canard jaune s’exclame: « C’est ma mare ! » Évidemment. Arrive un deuxième canard, blanc celui-ci. Il suffit pour être tranquille de délimiter, dans l’eau, le territoire de chacun. Surviennent trois, quatre, plus de trente autres barbotteurs de toutes les couleurs. Peut-on continuer ainsi ? Survient un canard noir… Cette histoire d’aire de jeu parlera aux habitués des bacs à sable, ceux qui ont le sens de la propriété et tracent des frontières autour de leur château. Au point de ne plus pouvoir bouger dans leur pré carré ! L’image parle d’elle-même quand la mare devenue multicolore est saturée de canetons, aile contre aile. La solution à cette crise démographique vient du canard noir qui instaure le barbotage partagé dans un espace collectif. Et ça marche ! Trop beau pour être vrai ? Peut-être pas. Question d’échelle cependant : quand viennent deux hippopotames, deux grands dans l’espace réservé aux petits, il faut reconsidérer la question. Un récit en images parfaitement explicites, coloré, amusant et riche de sens. (C.B.)
C’est ma mare
GARRALON Claire