Les deux gros bras de la Ligue de dĂ©fense des nations europĂ©ennes, dirigĂ©e par le pittoresque baron Maynier, sont des figures dâanthologie. Philippe, le narrateur, beau garçon trĂšs soucieux de son apparence, paraĂźt moins dĂ©jantĂ© que son ami dâenfance Baldo, gras, laid, sale et incontrĂŽlable. Originaires de Gagny, ces petits trafiquants ne se quittent jamais jusquâau jour oĂč la Ligue confie Ă Baldo une tĂąche particuliĂšrement sinistre. Lâauteur, sous le pseudonyme de Jacques Sarthor, utilise sans ambages, dans un langage cru et lapidaire, des formules racistes, antisĂ©mites, homophobes et surtout islamophobes. Les deux mĂ©diocres petits Blancs de banlieue crachent leur haine Ă lâĂ©gard de tous les Ă©trangers avec une mention spĂ©ciale pour les « estampillĂ©s Mahomet ». La Ligue dans laquelle ils militent reprĂ©sente, pensent-ils, le seul espoir pour dĂ©fendre les valeurs de lâOccident. Ils vomissent les politiciens, prĂ©sident de la RĂ©publique en tĂȘte, surnommĂ© la Galette pour son appĂąt du gain. Le style est truculent, nous sommes chez les tontons flingueurs et des trouvailles rĂ©jouissantes Ă©maillent le discours. Mais ce feu dâartifice dâoutrances, ce dĂ©filĂ© de lieux communs style « cafĂ© du Commerce », ces excĂšs mĂȘme jubilatoires, ce tissu de grossiĂšretĂ©s, finissent par lasser. (E.G. et M.S.-A.)
Les affreux
SARTHOR Jacques