Homer, quadragĂ©naire dĂ©gingandĂ©, Ă©ternel adolescent, entre en relation avec la douce et sĂ©duisante Sybil. Leurs conjoints respectifs les ont quittĂ©s un an auparavant pour filer ensemble le parfait amour Ă Chypre. TrĂšs vite, une intimitĂ© sâĂ©tablit entre eux. Ils se retrouvent rĂ©guliĂšrement, se promĂšnent, partagent des repas, des week-ends et parlent beaucoup des deux absents, un peu dâeux-mĂȘmes. Une amitiĂ© tendre commence, des habitudes quasi conjugales sâĂ©tablissent mais ils hĂ©sitent Ă sâengager plus avant, Homer surtout.  Patrick Lapeyre (La vie est brĂšve et le dĂ©sir sans fin, NB aoĂ»t 2010) reste dans son registre prĂ©fĂ©rĂ© celui du dĂ©sir et du sentiment amoureux envisagĂ©s avec un certain recul, souvent teintĂ© dâun humour un peu amer. LâĂ©criture Ă©lĂ©gante dĂ©peint une succession dâĂ©tats psychologiques et physiques dâun antihĂ©ros fragile et maladroit, traumatisĂ© par le souvenir de sa mĂšre, Ă la fois exclusive et fuyante, fantasque et asociale. Câest elle qui lui a transmis cette inquiĂ©tude, ces doutes permanents, cette mĂ©lancolie et cette difficultĂ© Ă construire sa vie. De la finesse et de la profondeur dans lâanalyse psychologique, de la poĂ©sie dans lâĂ©vocation de la nature, de la prĂ©cision dans la description du quotidien. Un peu lĂ©ger peut-ĂȘtre. (V.A. et M.S.-A.)
La Splendeur dans l’herbe
LAPEYRE Patrick