Attends Miyuki

Miyuki part en quête de l’eau la plus pure pour arroser une fleur qui tarde à s’épanouir. Quand le puits lui demande de patienter et la cascade d’attendre un débit moins fort, elle refuse le délai. Un jeune garçon accepte de lui donner de l’eau. Dans sa hâte de rentrer vite, elle chute, le précieux liquide se renverse et son seau se brise. C’est le cours de la rivière qui la ramène, et le lendemain son grand-père lui montre la fleur s’ouvrir enfin sous les perles de rosée.  À l’impatience de la jeunesse, s’oppose la sagesse d’un vieil homme qui cultive l’art de l’attente et le respect du rythme des saisons. Les délicates inflorescences de graminées se mêlent aux larges feuilles de ginkgo. Comme tirés de carnets d’Hiroshige, insectes et oiseaux se posent sur une branche de cerisier ou un champ de pavots. La superposition des tons pastel côtoie la diversité des motifs graphiques de papier dans un parfait esthétisme. Et le pliage de grue en origami entraîne le lecteur aux frontières entre rêve et réalité, en le berçant du texte poétique. (M.-C.D.)