Le ravissant visage d’Audrey Hepburn, icône cinématographique des années 50-80, cache secrets et meurtrissures dont la plus profonde reste le départ inexpliqué de son père en 1935. Elle a cinq ans. Sa mère l’envoie dans un rude pensionnat anglais puis, à la veille de la guerre, rejoint avec elle sa noble famille aux Pays-Bas. Audrey, devenue Edda, pratique la danse classique avec passion mais sans possibilité de carrière. Elle reçoit quelques nouvelles de son père aventurier devenu fasciste. Mannequinat, petits puis grands rôles la propulsent jusqu’au sommet du 7e art. Son mari, Mel Ferrer, recherche l’homme qui la hante et organise en 1964 la rencontre libératoire. Tel est le sujet de ce court roman qui n’est pas une biographie de la star. Au travers des bribes de son passé, l’auteur dévoile la nature torturée, exigeante, fragile d’une actrice doutant en permanence d’elle, à jamais brisée et cependant construite par l’absence de ce père indigne. L’écriture sensible et élégante de la romancière (L’Amour et des poussières, NB novembre 2011) s’assortit parfaitement aux douloureuses interrogations d’une héroïne attachante. Ce roman agréable procure un joli moment de lecture. (A.C. et A.M.)
Un instant de grâce
BOULOUQUE Clémence