Un cinéaste coréen raté d’une cinquantaine d’années, couvert de dettes, revient vivre dans l’appartement familial. Il y retrouve son frère aîné, personnage obèse et pervers, ainsi que sa soeur cadette divorcée, nantie d’une adolescente difficile. Tous vivent aux crochets de la mère veuve qui s’échine à vendre des produits de beauté. Sans travail, il se met à boire, lit Hemingway et découvre qu’aucun membre de la fratrie n’a le même père. Il accepte des scénarios pornographiques et, impliqué à son insu dans les trafics louches de son frère, il est férocement battu par les voyous que ce dernier a escroqués. Après La Baleine (NB octobre 2008), l’auteur livre un second roman qui essaye sans succès de renouer avec la tradition burlesque coréenne. Ch’ôn Myônggwan est un scénariste dont la réputation dans son pays n’est plus à faire. Son récit, qui abonde de références littéraires et cinématographiques, montre les difficultés qui pèsent sur la vie des petites gens. Cette famille, ironiquement dite à l’ancienne, est le produit d’une société matérialiste et permissive dans laquelle les traditions ont disparu en laissant les individus livrés à eux-mêmes. C’est une histoire familiale que l’autodérision pratiquée par l’auteur ne sauve guère de la désillusion et de l’ennui. (C.R.-G. et J.M.)
Une famille à l’ancienne
CH'ÔN Myônggwan