Melbourne, automne 2010. Alors que Felix Moore, journaliste d’investigation controversé, est condamné une fois de plus pour diffamation, une action de piratage informatique inédite a neutralisé les systèmes de sécurité des prisons australiennes, et s’est propagée aux États-Unis. Son auteur est une jeune femme qui risque l’extradition et la peine de mort. Moore, submergé de dettes, acculé, accepte la proposition de son vieil ami Woody, devenu milliardaire : en souvenir de leur jeunesse socialiste, il devra écrire, contre une grosse somme, une bio favorable de la hackeuse, et la sortir du pétrin.
Dans cette histoire originale mais très embrouillée, Peter Carey (Parrot et Olivier en Amérique, NB mai 2011) couvre à la fois la cybercriminalité, les relations conflictuelles entre Australie et États-Unis (crise politique de 1975 par exemple) aujourd’hui effacées des mémoires, la pollution environnementale, un feuilleton familial et sentimental sur trois générations et la relation entre deux adolescents attirés par l’activisme. Les très nombreuses références à l’Australie sont élusives, difficiles à décoder pour qui ne connait pas bien le pays. Trop d’histoires masquent l’objectif de l’auteur. Le roman, long et répétitif est à l’image de son personnage principal : désorganisé, désinvolte. Dommage, car il y a un ton ! (T.L. et M.Bo.)