L’icône rouge

EASTLAND Sam

Au palais du Tsar Nicolas II, la cour est réunie pour l’exposition de l’icône Le Berger, de médiocre valeur artistique mais de forte influence psychologique. Peinte au XIe siècle, elle a connu des aléas avant d’être remise aux souverains qui l’exhibent dans des circonstances exceptionnelles, en l’occurrence à la déclaration de guerre avec l’Allemagne en 1914. Mais l’icône sacrée disparaît, dérobée par la tsarine au profit de son favori Raspoutine. Les recherches de l’inspecteur récurrent Pekkala, chargé des affaires secrètes impériales, se poursuivent sous Staline, en quête de tout élément pouvant fournir des indices, ainsi le rôle des survivants de la secte chrétienne Skoptsy, les interventions personnelles de Hitler sur les gaz asphyxiants…   Sixième roman de Sam Eastland (La bête de la forêt rouge, NB janvier février 2015), L’icône rouge est une nouvelle démonstration des qualités intellectuelles du commissaire spécial. Une intrigue compliquée mettant en jeu des personnages ayant joué un rôle historique déterminant, leur entourage et de plus négligeables créatures, font rebondir une action peu crédible, qui demande une attention soutenue pour suivre les pérégrinations de chacun. Produire un thriller où interviennent des souverains avec un suivi chronologique chahuté donne un résultat ardu mais dont l’originalité est à souligner. (M.Ba. et E.L.)