Frères ours (Haïda ; 2)

Grand-père T’sang raconte:  Kindawuss et Quissan, papooses du même clan, sont devenus adultes et s’aiment d’un amour impossible. Enfuis en forêt, ils vivent heureux jusqu’au jour où Quissan part revoir sa famille, pas plus de quatre jours promet-il ! Longtemps captif, il revient trop tard: Kindawuss a été « enlevée » par un ours avec lequel elle a eu deux enfants… Deux autres papooses, Taan et Nizhoni, fascinés par cette légende, décident de faire une incursion dans le monde des ours. Dangereuse initiative . Séverine Gauthier embarque ses lecteurs dans un monde où, fidèlement à la culture des Indiens Haïda, hommes et ours sont si proches les uns des autres dans leurs caractéristiques qu’ils se mêlent et s’entremêlent : tantôt vrais ours, tantôt hommes revêtus de peaux d’ours.  En résulte, pour les néophytes, un certain flou (pour ne pas dire un flou certain) entretenu par le visuel des premières pages. À part ça, l’histoire est celle d’un amour à la portée dramatique soutenue, doublée des aventures de deux naïfs intrépides qui ignorent où ils posent les mocassins. Dans la lignée BD belge, le graphisme accompagne magnifiquement et classiquement ce second opus où la nature et la culture se taillent la part belle. (M.-F.L.-G.)