Écrivain voyageur, grand reporter, Olivier Weber (Les impunis. Cambodge, un voyage dans la banalité du mal, NB mai 2013) revisite les zones frontières qu’il a parcourues au cours de sa carrière. Les confins irano-irakiens, le Surinam, l’Afghanistan, le Haut-Karabagh, le détroit de Gibraltar, Menton : autant de lieux où la politique internationale, la mondialisation, les conflits ethniques ou religieux génèrent à la fois de juteux trafics et des espérances déçues. Dans un style vivant, très journalistique, il relate ses entretiens avec des trafiquants malins et sans scrupules, des passeurs cyniques, des guérilleros patriotes, des humanitaires, des fonctionnaires vénaux et des migrants poursuivant inlassablement leur rêve d’accéder à l’eldorado européen. Certaines régions bénéficient de longs développements un peu répétitifs, nourris de réminiscences historiques. D’autres, brièvement évoquées à partir de faits ponctuels, peuvent laisser le lecteur sur sa faim. Le débat effleuré sur le rôle et l’utilité des frontières reste ouvert. Une construction plus ramassée aurait peut-être rendu la lecture plus facile. (D.A. et C.M.)
Frontières
WEBER Olivier